Grâce aux efforts d’une équipe multidisciplinaire allant du préhospitalier aux soins intensifs, en passant par les urgences, la chirurgie cardiaque et leurs perfusionnistes, l’anesthésie et la cardiologie, un secteur spécifique a été créé pour l’utilisation de l’ECMO (Oxygénation extracorporelle des membranes) chez les patients victimes d’un arrêt cardiaque et répondant à certains critères préétablis. Certains d’entre eux nous expliquent leur démarche et un patient survivant nous fait part de son expérience par vidéo.

Dr Adrien Gross, médecin assistant au service d'anesthésiologie et de réanimation de l'hôpital de SionDr Adrien Gross, médecin assistant au service d'anesthésiologie et de réanimation de l'hôpital de Sion
Dr Adrien Gross, médecin assistant au service d’anesthésiologie et de réanimation de l’hôpital de Sion

En Suisse, entre 6’000 et 8’000 personnes souffrent chaque année d’un arrêt cardio-respiratoire. et le taux de survie reste très faible malgré tous les progrès de la médecine moderne. Les actions clés pour améliorer les chances de survie de ces patients sont la reconnaissance rapide de l’arrêt cardiaque., mise en route immédiate du massage cardiaque bien conduit et utilisation précoce d’un défibrillateur si indiqué. Ces gestes doivent être connus de chacun de nous. ” Les procédures de réanimation de base telles que le massage cardiaque externe et la défibrillation automatique sont essentielles pour assurer une oxygénation suffisante du cerveau lors d’un arrêt cardiaque et augmenter les chances de survie. Les actes avancés (médicalisation, ECMO, cathétérisme cardiaque, etc.) ne peuvent être réalisés que si la réanimation initiale et le massage cardiaque ont été effectués rapidement, minimisant ainsi la période d’interruption du flux sanguin vers le cerveau (également appelée « non-flux » “). En effet, Plus le cerveau est privé d’oxygène longtemps, plus les séquelles seront graves.. On estime ainsi que les chances de survie sans séquelles neurologiques significatives diminuer d’environ 15 % pour chaque minute qui s’écoule sans massage cardiaque » constate le Dr Adrien Gross, médecin assistant au service d’anesthésiologie et de réanimation de l’hôpital de Sion.

Système de circulation extracorporelle ECMO

Il peut arriver que, malgré une réanimation rapide et bien menée, le cœur « ne redémarre pas ». Dans ce cas, il est possible d’utiliser l’ECMO, un système de circulation extracorporelle qinterface utilisateur permet de maintenir la circulation et l’oxygénation du corps du patient en attendant le rétablissement de la fonction cardiaque. « L’ECMO est placée directement au chevet du patient par notre équipe de chirurgie cardiaque composée de chirurgiens, d’un perfusionniste et d’un instrumentiste.

Dr Sébastien Colombier, médecin assistant au service de chirurgie cardiaque de l'hôpital de Sion.Dr Sébastien Colombier, médecin assistant au service de chirurgie cardiaque de l'hôpital de Sion.
Dr Sébastien Colombier, médecin assistant au service de chirurgie cardiaque de l’hôpital de Sion

Implantée en une quinzaine de minutes au niveau du pli inguinal via l’artère et la veine fémorale, cette pompe va alimenter le cœur et les poumons. Les canules (tuyaux) implantées dans les vaisseaux permettent de drainer une grande partie du sang veineux désoxygéné dans la machine, mais aussi de le réinjecter, une fois réoxygéné, dans le système artériel du patient sous haute pression. Ainsi, une circulation sanguine efficace est rétablie.

Les bénéfices apportés au patient par l’ECMO reposent sur 2 principes. 1est est d’assurer rapidement une perfusion sanguine optimale à tous les organes (et particulièrement le cœur et le cerveau) afin de les préserver et ainsi augmenter les chances de survie du patient. La seconde consiste à soulager, décharger le cœur de son travail de pompage, le laissant ainsi se reposer pour une récupération rapide et meilleure. En fonction de l’évolution du patient, l’ECMO peut être maintenue pendant une durée allant de quelques jours à quelques semaines. explique le Dr Sébastien Colombier, médecin assistant au service de chirurgie cardiaque de l’hôpital de Sion.

Pourquoi est-il important d’établir des critères d’utilisation de l’ECMO ?

Dr Chantal Fux, médecin hospitalier au service de médecine intensive de l'hôpital de SionDr Chantal Fux, médecin hospitalier au service de médecine intensive de l'hôpital de Sion
Dr Chantal Fux, médecin hospitalier au service de médecine intensive de l’hôpital de Sion

Cette technique ne peut être utilisée que selon certains critères afin de garantir qu’elle apporte un réel bénéfice au patient. « Si la victime d’un arrêt cardiaque n’a pas bénéficié d’un massage cardiaque rapide et efficace, ou si la réanimation cardio-pulmonaire a duré trop longtemps, les séquelles neurologiques peuvent être irréversibles. Dans ce contexte, le recours à l’ECMO n’aurait plus de sens. D’autres critères, comme l’âge du patient ou les comorbidités, sont également pris en compte pour identifier les patients pour lesquels le recours à l’ECMO pourrait être bénéfique. » précise le Dr Chantal Fux, médecin hospitalier au service de médecine intensive de l’hôpital de Sion.

Technique éprouvée et témoignage

L’Hôpital valaisan utilise déjà l’ECMO depuis de nombreuses années pour traiter diverses pathologies graves. Cette méthode a également permis de sauver la vie de plusieurs patients, qui ont pu reprendre une vie normale après un épisode dramatique comme un arrêt cardiaque. M. Wyer est l’un de ces patients. Il a subi un arrêt cardiaque en 2020 et cette technique lui a sauvé la vie. Il nous explique son expérience dans une vidéo.

Des actions pour sauver des vies

L’objectif de cette voie est d’offrir une chance de survie aux patients qui subissent un arrêt cardiaque sans réponse aux mesures initiales et qui autrement seraient probablement décédés.

Dr Tristan Deslarzes, médecin urgentiste en chef.Dr Tristan Deslarzes, médecin urgentiste en chef.
Dr Tristan Deslarzes, médecin urgentiste en chef

« Dans tous les cas, la chaîne de survie doit fonctionner de manière coordonnée et rapide pour optimiser les chances de survie de ces patients. Une reconnaissance rapide de l’ACR, l’appel du 144 et la mise en œuvre des premières mesures de réanimation restent indispensables. Grâce à la sensibilisation des équipes préhospitalières (ambulances et SMUR) et lorsque des critères stricts sont respectés, le secteur peut être activé par l’intermédiaire du médecin urgentiste encadrant. Une course contre la montre est alors lancée, afin d’arriver au plus vite à l’hôpital et d’offrir le maximum de chances aux victimes.précise le Dr Tristan Deslarzes, médecin-chef aux urgences.

Dr Juan José Garcia Martinez, médecin assistant au service de médecine intensive de l'hôpital de SionDr Juan José Garcia Martinez, médecin assistant au service de médecine intensive de l'hôpital de Sion
Dr Juan José Garcia Martinez, médecin assistant au service de médecine intensive de l’hôpital de Sion

« Avec la création de ce secteur et des équipes formées, nous esperons augmenter les chances de survie après un arrêt cardiaque et offrir à la population des services techniques et humains comparables à ceux des grands centres universitaires » Dr Juan José Garcia Martinez, médecin assistant au service de médecine intensive de l’hôpital de Sion.

* Oxygénation extracorporelle des membranes



Medical center

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *